"C'est déjà beaucoup de demander à quelqu'un de consacrer du temps à lire ton roman ou tes nouvelles, donc j'ai ultra-conscience de la nécessité d'être bref et d'aller droit au but. Je me méfie du sentimentalisme, dans la vie comme dans la fiction. Ce n'est pas un sentiment honnête. Ça ne me touche pas. C'est un sentiment de façade, que les gens utilisent quand ils n'arrivent pas à comprendre les choses. Dans la vie on passe déjà tellement de temps à arrondir les angles pour autrui... On doit constamment sourire et bien s'entendre avec tout le monde. Alors quand je lis, je trouve ça extrêmement rafraichissant de passer du temps à écouter des voix débarrassées de toute superficialité, des voix qui disent les choses comme elles sont. Cette simplicité, pour moi c'est la façon la plus honnête de communiquer.
https://www.theparisreview.org/blog/2018/05/24/this-flesh-container-we-call-a-body-an-interview-with-rita-bullwinkel/#more-125807
TRANSFERT MENTAL
4.9.18
Fantômes et autres inconvenances
Dans Ghost World, l’adaptation ciné de la BD de Daniel Clowes, il y a une scène où Enid et Rebecca observent un couple de « satanistes » dans une cafétéria ; un homme et une femme d’une cinquantaine d’années, aux mines sombres et blasées. Assis en silence, ils semblent déçus que la fin du monde n’ait pas encore eu lieu. Quand ils sortent de la cafétéria, les deux ouvrent de grands parapluies noirs alors que le ciel est bleu. « Pour se protéger du soleil », commente Enid.
L’une des réussites du film, par rapport à la BD qui n’était qu’en deux couleurs, c’est que ce couple y est vêtu de rose, ce qui apporte une sorte de décalage pop plutôt bien vu. Une autre réussite, en ce qui me concerne, c’est que l’homme – avec son crâne chauve, son long visage et son bouc noir – me rappelle mon pote Olivier.
Olivier n’était pas sataniste, que je sache, mais c’était tout comme. Il était toujours vêtu de noir, avec la peau très blanche, le crâne chauve et le même bouc que le sataniste de Ghost World. Il était plus jeune, par contre. Le même âge que moi, à quelque chose près. Quand on s’est rencontré il devait avoir 25 ans et moi 23.
Olivier était gentil – c’est la première caractéristique qui me vient à l’esprit pour le définir. Gentil et sombre. Quand on s’est rencontré il venait de débarquer à Paris avec sa copine, Cécile. Elle était au chômage et lui travaillait comme ingé-son pour différents spectacles. A la base ils venaient de Reims. On peut imaginer qu’ils avaient emménagé à Paris pour son travail à lui. Ils vivaient dans un appartement de taille correcte pour Paris, près du métro Château Rouge – la zone des vendeurs et des consommateurs de crack. La station Château Rouge donnait sur la bien-nommée Rue des Poulets, infestée nuit et jour de flics et de CRS. Un jour, par la fenêtre de son appartement, Olivier a vu un mec se faire planter. Le lendemain dans la rubrique « faits divers » de 20 Minutes, il a appris que le type y était resté.
[transfert#1] Sans références à apocalypse imminente
"Pour le personnage principal, c'est une histoire de retour à la maison, à la fin de sa vie. C'est un très vieil homme qui vit à Buenos Aires. Un très grand homme, très sensible aussi, comme Gyula Krúdy. Mais aussi très malchanceux – il commet toujours des erreurs."
"En fait ce roman est la synthèse de tous mes autres romans – on y trouve de nombreuses références à d'autres personnages, d'autres histoires. J'y fais des blagues sur le "Tango de Satan" et ainsi de suite. C'est mon meilleur roman, je pense. Et le plus drôle. Il n'est pas criblé de références à une apocalypse imminente. Parce que c'est déjà l'apocalypse. Ça a déjà commencé."
"J'ai dit mille fois que je ne voulais écrire qu'un seul livre. Je n'étais pas satisfait du premier, c'est pourquoi j'ai écrit le second. Je n'étais pas satisfait du second, donc j'ai écrit le troisième, et ainsi de suite. Maintenant, avec 'Báró Wenckheim hazatér', j'en ai terminé. Avec ce roman, je peux enfin prouver que je n'ai écrit qu'un seul livre dans ma vie. Ce livre est composé du Tango de Satan, de la Mélancolie, de Guerre & Guerre, et du Baron. C'est mon seul livre."
["Vous n'écrirez plus d'autre roman après celui-là?"]
"De roman? Non. Quand vous le lirez, vous comprendrez. 'Báró Wenckheim hazatér' ne peut qu'être le dernier."
"En fait ce roman est la synthèse de tous mes autres romans – on y trouve de nombreuses références à d'autres personnages, d'autres histoires. J'y fais des blagues sur le "Tango de Satan" et ainsi de suite. C'est mon meilleur roman, je pense. Et le plus drôle. Il n'est pas criblé de références à une apocalypse imminente. Parce que c'est déjà l'apocalypse. Ça a déjà commencé."
"J'ai dit mille fois que je ne voulais écrire qu'un seul livre. Je n'étais pas satisfait du premier, c'est pourquoi j'ai écrit le second. Je n'étais pas satisfait du second, donc j'ai écrit le troisième, et ainsi de suite. Maintenant, avec 'Báró Wenckheim hazatér', j'en ai terminé. Avec ce roman, je peux enfin prouver que je n'ai écrit qu'un seul livre dans ma vie. Ce livre est composé du Tango de Satan, de la Mélancolie, de Guerre & Guerre, et du Baron. C'est mon seul livre."
["Vous n'écrirez plus d'autre roman après celui-là?"]
"De roman? Non. Quand vous le lirez, vous comprendrez. 'Báró Wenckheim hazatér' ne peut qu'être le dernier."
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